h - demetri bowen, Ex

Septembre 1992 – « Tu vas voir Rosie, tu vas trop t’amuser à Poudlard. » Rosalie haussa des épaules à la réplique de son frère. S’amuser n’était pas sa priorité, elle avait hâte de commencer les cours qui l’amèneraient un jour à devenir medicomage. « J’espère que tu seras à Gryffondor, comme ça on pourra être ensemble. » continua son frère alors qu’il déambulait dans l’unique couloir du Poudlard Express à la recherche d’un compartiment libre. Elle ne dit rien pour ne pas vexer son frère, mais elle ne pensait pas avoir les qualités adéquates pour aller chez les rouges et ors. « Dem ! » s’exclama-t-il en entrant dans un compartiment. Jonathan commença à discuter avec le jeune homme présent dans le compartiment. Ennuyée de voir que son frère ne faisait plus attention à elle, Rosalie entra dans le compartiment, et s’assit près de la fenêtre. « Je suis Rosalie, la sœur de Jonathan. » se présenta-t-elle, coupant la parole à son frère. Celui-ci roula des yeux, connaissant le caractère de peste que pouvait avoir sa sœur. « Enchanté Rosalie, je suis Demetri. » Il lui adressa un sourire, et une sensation qu’elle n’avait jamais sentie parcouru son ventre. Mais elle ne s’en formalisa pas préférant se focaliser sur la conversation. Même si sa soeur et ses frères lui avaient déjà raconter un millier de fois ce qu'ils faisaient à Poudlard, elle souhaitait toujours en apprendre plus.

« Ah vous êtes là ? Je vous cherchais. Je vous ai pris des bonbons au chariot. » Maximilian venait d’entrer dans le compartiment, un sachet de plumes en sucre et de Bertie Crochue dans les mains. « Tout va bien Rosie ? » «Oui, j’ai hâte d’arriver. Merci pour les plumes » Rosalie tendit la main vers sa friandise préférée. « Ne tardez pas à vous changer. Et pas de bêtise ! » Sur ces mots, il tourna les talons, et disparu dans le couloir. « Je ne savais pas qu’il était devenu préfet ! » Demetri se tourna vers Jonathan. « Est-ce vraiment important ? Il est pas un gryffondor.» Jonathan haussa des épaules. « Tu veux commencer ? » Il tendit la boite à Demetri qui n’hésita pas à plonger sa main dedans pour prendre une dragée. A sa grimace, Rosalie devina qu’il n’était pas tombé sur un goût agréable. « Morve de troll. Tu en veux Rosie ? » « Non merci, et pour toi c’est Rosalie. »

Ce fut que l’année suivante, alors qu’ils partageaient tous les trois de nouveau des friandises que Rosalie ne reprit plus Demetri. Il était devenu son meilleur ami, la forçant continuellement à sortir de sa zone de comfort, lui faisant prendre au passage quelques heures de retenue. Elle avait beau avoir été envoyé à Serpentard, leur amitié ne fit que croître au fil des mois. Ils se comprenaient.

Mai 1998 – McGonagall les avait sommé de partir, comme on se débarrasse de la vermine. Le sang de Rosalie bouillait. Pour qui se prenait-elle ? Tous n’étaient pas pendu aux lèvres du Lord des ténèbres, tous ne partageaient pas ces idées absurdes sur la pureté du sang. Et elle pourrait être surprise de ce qu’elle pourrait trouver dans les rangs des autres maisons. Mais pour une fois, elle garda ses lèvres scellées, bien consciente que ce n’était pas le moment, que les instants à venir étaient cruciaux pour tous. Son cœur battait à toute vitesse. Elle ne pouvait pas quitter Poudlard, pas sans Jonathan et Demetri. Ils étaient assez bornés tous les deux pour décider de se mêler à cette bataille. « Max ! » Elle courut vers son frère entrain d’encadrer les plus jeunes serpentards. « Je ne peux pas y aller, pas sans Jonathan et Demetri. » Max se figea, elle lut dans son regard ce qu’elle savait déjà, mais elle ne pouvait pas partir sans eux. Il secoua la tête, sachant que ce n’était pas le moment pour l’en dissuader et de se disputer. « Ok, mais tu te mets à l’abri dès que c’est fait. D’accord ? » Elle hocha rapidement la tête. « Pars de ce côté, je ferais en sorte qu’on ne se rende pas compte de ton absence. » Elle échangea un dernier regard avec son frère avant de suivre ces instructions. Cachée derrière une statue, elle enleva rapidement sa cravate verte et argente ainsi que sa cape. Elle n’avait pas besoin de se faire remarquer avec ça.

Alors qu’elle se dirigeait vers la Grande Salle, une main lui saisit le bras et la poussa contre le mur d’un couloir attenant. « Putain, qu’est ce que tu fais là, Rosie ? » « Demetri » Elle en avait trouvé un au moins. « C’est dangereux, tu devrais avoir déjà évacué avec les autres serpentards. » « Et toi que fais-tu ici? Tu crois que j'allais te laisser ici ? Et Jonathan ? » Une émotion passa dans les yeux de Demetri qu’elle ne put identifier, mais la seconde d’après, ses lèvres étaient sur les siennes, dans un baiser désespéré. Elle aurait voulu que ça dure, mais la situation ne le permettait pas. Elle posa sa main sur sa joue, le repoussant doucement. « Dem, il faut qu’on trouve Jonathan et qu’on parte. » « Partir ? » Demetri fronça les sourcils. Et son cœur reprit une allure rapide, se doutant qu’ils n’avaient pas le même avis sur la question. « Non Rosie. Je veux me battre. Jonathan aussi. » Tout se mit à tourner autour d’elle, c’était un cauchemar. « Quoi ? Non non, ce n’est pas possible, vous allez vous faire tuer. » Mais elle pouvait deviner à l’ait sur son visage qu’il était sérieux, et qu’il ne changerait pas d’avis. « Rosie, nous nous sommes entraînés, tout ira bien. » Entrainé ? Était-ce pour cela qu’elle l’avait à peine vu depuis la rentrée ? Comment pouvait-il penser qu’il était de taille à affronter les partisans du seigneur des ténèbres ? « Comment tu peux dire ça ? Non, non, on ne peut pas rester ici, on va se faire massacrer. Ce sont des putains de mangemorts en face. Ils vont tous vous décimer les uns après les autres. On doit trouver Jonathan et partir. Vite ! Avant que ça commence !» Elle parlait sans réfléchir, la panique ayant pris le dessus sur le reste. Son cœur ne se calmait pas, sa respiration s’accélérait. « Eh bien, tu as l’air bien renseigné sur le sujet. » « Qu’est-ce que tu veux dire par là ? Il faut qu'on parte !» Cela ne devait pas se passer comme ça, ils devaient tous se mettre à l’abri, laisser les adultes gérer cette guerre. « Je n’aurais jamais pensé que tu serais dans leur camps. » Choc. Arrêt sur image. Que venait-il de dire ? « Qu’est-ce que tu racontes ? » « Tu veux fuir, tu n’as aucun espoir que l’on gagne. Tu as l'air d'être bien renseigné sur ce qu'il va se passer... Tu es de leur côté. Tu as bien caché ton jeu… » Non, il n’était pas entrain de dire cela. « Dem… » La panique céda la place à autre chose. Sa respiration était toujours rapide, non ce n’était pas possible, il ne pouvait pas… « Serpentarde, sang pure, comment j’ai pu croire que tu étais différente. Tu n'arrêtais pas de repéter quoi déjà ? Oh, je suis Rosalie Slughorn, rien ne va m'arriver. Comme si faire partie des 28 te protégeait de tout. Comment j'ai pu être aussi aveugle. Bien sûr que tu es avec eux. Va te cacher dans les jupes de ton Lord avec les autres partisans de ta maison. Je suppose que Jonathan et le reste de ta famille ne valent pas mieux. » La rage prit le dessus violemment sur le reste. C’est ce qu’il pensait d’elle ? de sa famille ? Après tout ce qu’ils avaient vécu ensemble ? Toutes ces années ? « Je me demandais où était Jonathan, surement entrain d'aider les mangemorts à rentrer dans le château... Vous m'avez vraiment pris pour un troll» Elle le fixa dans les yeux, les siens commençant à s’embuer de larmes. Les mots sortirent tout seul de sa bouche. « Vas mourir. »

Tout était flou dans sa tête, non ce n’était pas possible, cela ne s’était pas possible. Elle n’avait pas dit cela à Demetri au milieu d’une bataille où il allait combattre. Elle courait dans les couloirs, espérant le retrouver, lui dire qu’elle ne pensait pas ces mots. Elle ne voulait pas qu'il meurt. Il était parti si vite après, et elle était restée figer, incapable de réaliser ce qu’il venait de se passer. Elle devait le retrouver, et son souhait fut exaucé. Au détour d’un couloir, elle le vit. Il se battait… contre des putains de serpentards. Ça n’allait pas l’aider à redorer son blason ça ! « Dem… » Elle n’eut pas le temps de finir son prénom. Une explosion retentit. C’est à cet instant que deux bras l’attrapèrent par la taille, la ramenant en arrière, l’éloignant des pierres qui s'effondraient, alors qu’elle observait Demetri se faire ensevelir. « Non, Non ! » Elle se débattit. « Rosalie ! Qu’est-ce que tu fais ? » Elle s’effondra en larmes, incapable de parler. Jonathan la tenait toujours contre lui. « Il faut qu’on parte, je dois te mettre à l’abri. » Non fit-elle de la tête, elle ne pouvait pas le laisser. « Demetri » murmura-t-elle, le regard toujours fixé sur les pierres qui venaient de s’écrouler. « Demetri s’en sortira, c’est un grand garçon. » Ne lui laissant pas le choix, Jonathan la saisit et l’entraina vers le passage pour s’échapper du château.